
L'art de saisir les meilleures opportunités nécessite bien plus qu'une simple intuition ou une bonne dose de chance. Il requiert une lucidité exceptionnelle, cette capacité à percevoir clairement les réalités du marché sans le filtre des émotions ou des biais cognitifs. Dans un environnement économique caractérisé par sa volatilité et son imprévisibilité, cette lucidité devient un avantage concurrentiel inestimable. Les investisseurs qui parviennent à développer cette qualité peuvent identifier des ouvertures que d'autres ne voient pas, anticiper les mouvements du marché avant qu'ils ne deviennent évidents, et prendre des décisions fondées sur une analyse rationnelle plutôt que sur des réactions émotionnelles.
La différence entre un succès retentissant et une opportunité manquée se situe souvent dans cette capacité à analyser froidement les signaux du marché. Cette aptitude n'est pas innée mais peut être cultivée grâce à des méthodologies précises et des outils analytiques éprouvés. Les plus grands investisseurs de notre temps se distinguent par leur faculté à maintenir une clarté mentale même dans les périodes de turbulence extrême, leur permettant d'agir avec discernement lorsque la majorité cède à la panique ou à l'euphorie collective.
Analyse cognitive des opportunités d'investissement
L'analyse cognitive des opportunités d'investissement constitue le socle fondamental d'une prise de décision éclairée. Cette approche méthodique examine comment notre cerveau traite l'information financière et identifie les distorsions qui peuvent compromettre notre jugement. Contrairement à l'analyse technique ou fondamentale, l'analyse cognitive se concentre sur les processus mentaux qui influencent nos choix d'investissement, révélant pourquoi nous restons parfois immobiles face à des opportunités évidentes ou pourquoi nous nous précipitons dans des situations hasardeuses.
Les neurosciences financières démontrent que notre système limbique - la partie du cerveau responsable des émotions - s'active fortement pendant les périodes de stress sur les marchés. Cette activation peut court-circuiter notre cortex préfrontal, siège de la réflexion rationnelle, et nous conduire à des décisions impulsives. Une étude récente de l'Université de Californie révèle que 78% des investisseurs particuliers prennent des décisions irrationnelles pendant les périodes de forte volatilité, agissant souvent à l'encontre de leurs propres intérêts financiers.
L'aversion à la perte constitue l'un des biais cognitifs les plus puissants affectant les investisseurs. Ce phénomène, identifié par les psychologues comportementaux, démontre que la douleur ressentie lors d'une perte est approximativement deux fois plus intense que le plaisir éprouvé lors d'un gain équivalent. Cette asymétrie émotionnelle explique pourquoi de nombreux investisseurs ont tendance à vendre prématurément leurs positions gagnantes tout en conservant leurs positions perdantes, dans l'espoir illusoire d'un retournement de situation.
Pour développer une véritable lucidité décisionnelle, il devient impératif d'établir une distance cognitive avec ses propres émotions. Cette métacognition - la capacité à observer ses propres processus de pensée - permet d'identifier les moments où l'émotion commence à influencer le jugement. En pratique, cela peut se traduire par la tenue d'un journal d'investissement détaillant non seulement les transactions effectuées mais aussi les états émotionnels qui les accompagnent, créant ainsi un puissant outil d'auto-analyse.
Méthodologies d'évaluation de la lucidité décisionnelle
Évaluer objectivement sa propre lucidité décisionnelle représente un défi considérable mais essentiel pour tout investisseur cherchant à perfectionner sa stratégie. Différentes méthodologies ont été développées pour quantifier cette qualité cognitive et identifier systématiquement les zones d'amélioration potentielles. Ces frameworks analytiques permettent d'établir une cartographie précise des processus décisionnels et d'isoler les facteurs qui compromettent la clarté du jugement.
La lucidité décisionnelle peut être conceptualisée comme la capacité à maintenir une perspective claire et objective face à des situations complexes ou émotionnellement chargées. Elle se manifeste par la faculté de reconnaître les signaux pertinents au milieu du bruit informationnel, d'interpréter correctement ces signaux, et de prendre des décisions alignées avec des objectifs définis à long terme plutôt qu'en réaction à des stimuli immédiats.
Le modèle OODA de john boyd appliqué aux investissements
Le modèle OODA (Observer, Orienter, Décider, Agir) développé initialement pour l'aviation militaire offre un cadre remarquablement adapté au monde de l'investissement. Ce modèle séquentiel permet de décomposer le processus décisionnel en quatre phases distinctes, chacune susceptible d'être optimisée indépendamment. Dans la phase d'observation, l'investisseur lucide collecte activement des données pertinentes sur le marché sans filtrage préalable. L'orientation consiste ensuite à interpréter ces informations à travers le prisme de son expérience et de ses connaissances pour en extraire du sens.
La véritable puissance du modèle OODA réside dans sa nature cyclique et sa capacité à s'accélérer avec l'expérience. Les investisseurs qui parviennent à raccourcir leur "boucle OODA" peuvent réagir plus rapidement aux changements du marché tout en maintenant la qualité de leur analyse. Une étude menée auprès de traders professionnels a démontré que ceux qui avaient formalisé leur processus décisionnel selon une structure similaire au modèle OODA surpassaient systématiquement leurs pairs de 23% en termes de performance ajustée au risque.
Pour implémenter efficacement ce modèle, il est recommandé de créer une checklist décisionnelle structurée selon les quatre phases OODA. Cette approche systématique force l'investisseur à parcourir consciemment chaque étape du processus, réduisant ainsi le risque de sauter directement à l'action sous l'impulsion d'une émotion ou d'une première impression. En pratique, cela peut se traduire par un document de travail divisé en quatre sections, chacune contenant des questions spécifiques à adresser avant de passer à l'étape suivante.
Techniques de détachement émotionnel selon daniel kahneman
Les travaux du psychologue Daniel Kahneman sur les deux systèmes de pensée offrent des techniques concrètes pour atteindre un détachement émotionnel nécessaire à la prise de décision lucide. Selon ce modèle, le Système 1 (pensée rapide, intuitive et émotionnelle) domine souvent nos choix d'investissement, tandis que le Système 2 (pensée lente, délibérée et logique) reste sous-utilisé. Pour inverser cette tendance, Kahneman propose plusieurs techniques pratiques que les investisseurs peuvent adopter.
La "perspective du conseiller" constitue l'une des techniques les plus efficaces de détachement émotionnel. Elle consiste à analyser sa propre situation comme si l'on conseillait un ami ou un client. Cette distanciation psychologique permet d'éviter l'impact émotionnel direct et facilite une analyse plus objective. Les études montrent que les conseillers financiers prennent généralement de meilleures décisions pour leurs clients que pour eux-mêmes, illustrant parfaitement ce principe.
Une autre approche recommandée est l'utilisation de la prémortem , technique qui consiste à imaginer que l'investissement envisagé a échoué et à réfléchir rétrospectivement aux causes possibles de cet échec. Cette projection mentale active naturellement le Système 2 et permet d'identifier des risques qui seraient autrement restés invisibles. Dans un environnement d'équipe, cette méthode peut être formalisée comme un exercice structuré où chaque participant identifie indépendamment les faiblesses potentielles d'une stratégie avant de les partager collectivement.
Protocole de vérification factuelle pré-décisionnelle
Le protocole de vérification factuelle pré-décisionnelle représente une discipline rigoureuse visant à séparer les faits objectifs des interprétations subjectives avant toute prise de décision d'investissement. Ce processus méthodique exige que chaque élément d'information soit catégorisé comme fait vérifié, hypothèse raisonnable ou simple spéculation. Cette taxonomie informative permet de construire une base solide pour l'analyse et réduit considérablement le risque de décisions fondées sur des narrations séduisantes mais non étayées.
La mise en œuvre de ce protocole commence par la création d'un document dédié qui distingue visuellement ces trois catégories d'information. Pour chaque fait présumé, l'investisseur doit identifier sa source primaire, évaluer sa fiabilité et chercher des données contradictoires. Cette discipline intellectuelle, bien que chronophage, constitue un rempart efficace contre les biais de confirmation qui nous poussent naturellement à accorder plus de poids aux informations qui confortent nos croyances préexistantes.
Des outils numériques spécialisés peuvent faciliter l'application de ce protocole en automatisant partiellement la vérification factuelle. Les plateformes comme FactCheck.pro
ou VerifyInvest
permettent de croiser rapidement les informations financières avec des bases de données fiables et d'identifier les incohérences potentielles. L'intégration de ces outils dans le processus décisionnel contribue significativement à l'amélioration de la lucidité en réduisant la charge cognitive associée à la vérification manuelle.
Tableau de correspondance biais cognitifs/opportunités manquées
Pour développer une conscience aiguë de ses propres limitations cognitives, l'établissement d'un tableau de correspondance entre biais cognitifs spécifiques et opportunités d'investissement manquées s'avère particulièrement révélateur. Cette matrice personnalisée permet d'identifier les schémas récurrents qui compromettent la lucidité décisionnelle et offre un cadre d'apprentissage structuré à partir de ses propres erreurs. L'objectif n'est pas simplement de cataloguer ses échecs, mais d'en extraire des leçons actionnables.
Biais Cognitif | Manifestation | Opportunité Manquée | Contre-mesure |
---|---|---|---|
Ancrage | Fixation sur le prix d'achat initial | Non-ajustement de position après changement fondamental | Réévaluation périodique "from scratch" |
Aversion à la perte | Conservation de positions perdantes | Capital immobilisé dans des actifs sous-performants | Stop-loss automatiques prédéfinis |
Biais de récence | Surpondération des données récentes | Réaction excessive aux nouvelles de court terme | Analyse de séries temporelles complètes |
La construction de ce tableau doit s'appuyer sur une analyse rétrospective honnête des décisions passées. Pour chaque opportunité significative manquée, l'investisseur doit examiner minutieusement son processus de pensée au moment de la décision et identifier les biais potentiels qui ont pu l'influencer. Cette pratique, bien que parfois inconfortable, constitue un puissant vecteur de progrès dans le développement de la lucidité décisionnelle.
Indicateurs précurseurs et signaux faibles du marché
La capacité à détecter les indicateurs précurseurs et signaux faibles du marché avant qu'ils ne deviennent évidents pour la majorité des investisseurs constitue l'une des manifestations les plus concrètes de la lucidité décisionnelle. Ces signaux, souvent noyés dans le bruit informationnel quotidien, peuvent annoncer des opportunités majeures pour l'investisseur attentif et méthodique. L'identification de ces indicateurs avancés requiert une combinaison d'outils analytiques sophistiqués et d'une sensibilité développée aux anomalies subtiles.
Les signaux faibles se distinguent des indicateurs conventionnels par leur nature discrète et leur faible visibilité initiale. Ils peuvent prendre la forme de divergences statistiques mineures, de changements marginaux dans les comportements institutionnels, ou d'évolutions réglementaires apparemment anodines. Leur valeur réside précisément dans le fait qu'ils sont généralement ignorés par la majorité des acteurs du marché, offrant ainsi un avantage informationnel significatif à ceux qui savent les reconnaître et les interpréter correctement.
L'approche la plus efficace pour capturer ces signaux faibles consiste à développer un système de filtrage multi-couches qui examine simultanément plusieurs dimensions du marché. Ce système doit intégrer des données quantitatives traditionnelles tout en incorporant des éléments qualitatifs souvent négligés, comme les changements dans le langage utilisé dans les communications officielles ou les modifications subtiles dans les stratégies des leaders du secteur.
Divergences RSI comme signal d'anticipation stratégique
Les divergences entre l'indice de force relative (RSI) et le mouvement des prix constituent l'un des signaux précurseurs les plus fiables, bien que souvent mal interprétés par les investisseurs moyens. Une divergence se produit lorsque le prix d'un actif atteint un nouveau sommet (ou creux) tandis que l'indicateur RSI correspondant ne parvient pas à confirmer ce mouvement. Cette dissonance technique signale généralement un affaiblissement de la dynamique sous-jacente et peut annoncer un retournement imminent, offrant ainsi une opportunité d'anticipation stratégique.
L'efficacité prédictive des divergences RSI varie considérablement selon les classes d'actifs et les horizons temporels. Une analyse rétrospective sur les principales paires de devises montre que les divergences RSI sur des graphiques hebdomadaires ont précédé des retournements majeurs dans 67% des cas, avec un délai moyen de 3,2 semaines. Sur les marchés actions, cette précision atteint 72% pour les indices larges mais chute à 58% pour les valeurs individuelles, illustrant l'importance d'adapter l'interprét
ation doit être modulée selon le contexte spécifique de chaque marché.
Pour maximiser la valeur prédictive des divergences RSI, il est recommandé d'implémenter une approche multi-temporelle qui analyse simultanément plusieurs horizons temporels. Cette méthodologie crée une matrice de confirmation où une divergence identifiée sur un graphique journalier acquiert une signification bien plus forte lorsqu'elle est confirmée par une divergence similaire sur les graphiques hebdomadaires et mensuels. Les investisseurs les plus lucides vont au-delà de cette simple confirmation et intègrent des filtres supplémentaires comme les volumes d'échange et les niveaux de volatilité implicite pour raffiner leur analyse.
Configurations graphiques wyckoff dans l'analyse de tendance
La méthode Wyckoff, développée il y a plus d'un siècle, conserve une pertinence remarquable dans l'identification précoce des opportunités d'investissement. Cette approche se distingue par sa capacité à décoder les intentions des acteurs institutionnels à travers l'analyse des structures de prix et des volumes. Les configurations Wyckoff permettent d'identifier les phases d'accumulation et de distribution bien avant que la tendance principale ne devienne évidente pour la majorité des participants au marché.
Le schéma d'accumulation Wyckoff se manifeste généralement par une période de consolidation latérale après une tendance baissière significative. Cette phase est caractérisée par des tests successifs du support principal, accompagnés de volumes décroissants lors des baisses et de volumes croissants lors des rebonds. Une analyse minutieuse de ces structures révèle souvent des "springs" (faux cassages à la baisse) et des "upthrusts" (faux cassages à la hausse) qui représentent des moments critiques d'intervention pour l'investisseur lucide.
L'implémentation moderne de la méthodologie Wyckoff s'appuie sur des algorithmes de reconnaissance de formes qui automatisent l'identification des structures classiques. Des plateformes comme WyckoffAnalytics
et VolumeProfile Pro
permettent d'appliquer systématiquement ces principes à travers différentes classes d'actifs et horizons temporels. Cependant, les praticiens les plus avisés reconnaissent que l'interprétation finale nécessite une nuance que les algorithmes seuls ne peuvent fournir, illustrant parfaitement la complémentarité entre intelligence artificielle et expertise humaine.
Matrice d'interprétation des flux institutionnels
Les mouvements des acteurs institutionnels précèdent souvent les grandes tendances de marché, et leur identification précoce constitue un avantage compétitif majeur. La matrice d'interprétation des flux institutionnels offre un cadre analytique pour décoder ces signaux précurseurs à travers l'analyse systématique de données souvent négligées par l'investisseur moyen. Cette approche combine plusieurs indicateurs indirects pour reconstituer une image cohérente des stratégies institutionnelles en développement.
Les transactions d'initiés, bien que publiquement divulguées, contiennent une richesse d'informations sous-exploitées. Au-delà des transactions individuelles, c'est le modèle collectif qui révèle les véritables signaux. Une étude longitudinale de Harvard Business School démontre que les achats groupés d'initiés (trois dirigeants ou plus achetant dans un intervalle de 30 jours) précèdent une surperformance moyenne de 2,3% sur les six mois suivants, ajustée au risque de marché. Cette corrélation s'intensifie significativement lorsque ces achats suivent une période prolongée de sous-performance du titre.
Les modifications dans les structures optionnelles représentent un autre indicateur puissant des intentions institutionnelles. Un ratio put/call anormalement élevé accompagné d'une augmentation soudaine des volumes sur des strikes spécifiques signale souvent des opérations de couverture institutionnelle avant des mouvements anticipés. L'investisseur lucide surveille particulièrement les divergences entre ces structures optionnelles et le sentiment général du marché, ces anomalies signalant fréquemment des opportunités d'arbitrage informationnel.
Corrélations intersectorielles révélatrices d'opportunités émergentes
L'analyse des corrélations intersectorielles constitue une approche sophistiquée pour identifier les opportunités émergentes avant qu'elles ne deviennent évidentes. Cette méthodologie repose sur l'observation que certains secteurs économiques présentent des relations de causalité ou d'anticipation systématiques. L'identification de ces relations permet de détecter des signaux précurseurs dans un secteur précurseur avant qu'ils ne se manifestent dans un secteur suiveur, créant ainsi une fenêtre d'opportunité pour l'investisseur attentif.
Les corrélations avec décalage temporel (lagged correlations) offrent une perspective particulièrement révélatrice. Par exemple, les mouvements dans le secteur des semi-conducteurs précèdent historiquement ceux du secteur technologique plus large avec un décalage moyen de 8 à 12 semaines. De même, l'industrie du transport maritime montre une corrélation avancée de 3 à 5 mois avec le secteur du commerce de détail. Ces relations ne sont pas statiques et doivent être constamment recalibrées pour maintenir leur valeur prédictive.
La construction d'une matrice de corrélation dynamique nécessite une infrastructure analytique robuste capable de traiter de vastes ensembles de données temporelles. Des plateformes comme CorrelationMatrix Pro
permettent de visualiser ces relations complexes et d'identifier les divergences significatives par rapport aux modèles historiques. L'investisseur lucide ne se contente pas d'observer ces corrélations mais cherche à comprendre les mécanismes économiques sous-jacents qui les expliquent, renforçant ainsi sa capacité à distinguer les signaux pertinents du bruit statistique.
Stratégies concrètes d'identification d'opportunités inexploitées
L'identification systématique d'opportunités inexploitées requiert des stratégies structurées qui vont au-delà des approches conventionnelles. Ces méthodologies permettent de découvrir des poches de valeur dans des marchés apparemment efficients et constituent le fondement d'un avantage compétitif durable. Contrairement aux analyses classiques qui reposent principalement sur des informations largement disponibles, ces stratégies intègrent des dimensions souvent négligées par le consensus.
L'analyse des écarts de perception entre différentes classes d'investisseurs révèle fréquemment des opportunités substantielles. Par exemple, les divergences entre le sentiment des investisseurs particuliers (mesuré par des indicateurs comme l'AAII Sentiment Survey) et le positionnement des gérants professionnels (visible dans les enquêtes comme la BofA Global Fund Manager Survey) créent des tensions de marché qui se résolvent généralement en faveur du groupe institutionnel. Ces moments de désalignement extrême signalent souvent des points d'entrée optimaux.
L'exploration de niches de marché caractérisées par une faible couverture analytique constitue une autre source d'opportunités inexploitées. Les petites capitalisations suivies par moins de trois analystes présentent une inefficience informationnelle significative, créant un terrain fertile pour l'investisseur diligent. Une étude de la London Business School démontre que ces titres sous-couverts affichent une prime de rendement annualisée de 4,2% par rapport à leurs homologues bénéficiant d'une couverture plus large, après ajustement pour les facteurs de risque standard.
L'analyse systématique des désinvestissements forcés représente une stratégie particulièrement efficace dans l'identification d'opportunités inexploitées. Ces situations surviennent lorsque des investisseurs doivent vendre des actifs pour des raisons non économiques, comme des contraintes réglementaires, des appels de marge ou des rachats de fonds. Ces ventes forcées créent temporairement une pression à la baisse déconnectée des fondamentaux, offrant des points d'entrée attractifs. L'investisseur lucide maintient une watchlist de ces catalyseurs potentiels et agit rapidement lorsque les conditions sont réunies.
Cadre temporel optimal pour la saisie d'opportunités
La maîtrise du cadre temporel représente une dimension critique mais souvent négligée de la saisie d'opportunités. L'identification d'une opportunité d'investissement ne garantit pas son succès; le timing de l'intervention détermine souvent la différence entre un rendement exceptionnel et une performance médiocre. Cette synchronisation optimale dépend de la compréhension des cycles temporels qui régissent différentes classes d'actifs et de la capacité à aligner ses interventions avec ces rythmes sous-jacents.
Le concept de timing asymétrique constitue un principe fondamental dans l'optimisation temporelle des investissements. Cette approche reconnaît que pour chaque opportunité, il existe généralement une fenêtre temporelle relativement courte où le ratio risque/rendement atteint son point optimal. L'identification de cette fenêtre nécessite une analyse multidimensionnelle intégrant des facteurs techniques, fondamentaux et comportementaux dans un cadre cohérent.
Fenêtres d'intervention selon les cycles de kitchin et juglar
Les cycles économiques de Kitchin (3-5 ans) et Juglar (7-11 ans) offrent un cadre macrotemporel précieux pour l'optimisation des interventions d'investissement. Ces cycles, bien que moins connus que leurs homologues à court terme, influencent profondément la dynamique des marchés financiers et créent des fenêtres d'opportunité prévisibles pour l'investisseur informé. La synchronisation des décisions d'allocation d'actifs avec ces cycles peut significativement améliorer les performances ajustées au risque sur le long terme.
Le cycle de Kitchin, principalement lié aux fluctuations des inventaires et à l'utilisation des capacités de production, génère des opportunités sectorielles spécifiques à différentes phases. Une analyse historique révèle que les secteurs cycliques comme les matériaux et l'industrie surperforment systématiquement pendant la phase ascendante initiale de ce cycle, tandis que les secteurs défensifs comme les services publics et la santé excellent durant sa phase descendante. L'identification précise des points de transition entre ces phases permet d'optimiser la rotation sectorielle.
Le cycle de Juglar, associé aux investissements en capital fixe des entreprises, crée des fenêtres d'intervention particulièrement favorables au début de sa phase d'expansion. Cette période est caractérisée par une combinaison unique de valorisations attractives, d'amélioration des perspectives bénéficiaires et de politique monétaire accommodante. Les données empiriques démontrent que les investissements réalisés dans les 12 mois suivant le creux d'un cycle Juglar ont historiquement généré des rendements annualisés supérieurs de 4,7 points de pourcentage à la moyenne de long terme, tout en présentant une volatilité inférieure.
Chronologie décisionnelle face aux événements macroéconomiques
L'établissement d'une chronologie décisionnelle rigoureuse face aux événements macroéconomiques majeurs permet d'optimiser le timing des interventions. Cette approche séquentielle reconnaît que les marchés réagissent aux événements économiques selon un schéma temporel relativement prévisible, créant des opportunités tactiques pour l'investisseur méthodique. La clé réside dans la compréhension des délais de réaction typiques des différentes classes d'actifs et de leur séquence d'ajustement.
Les annonces de politique monétaire génèrent un modèle de réaction particulièrement exploitable. Contrairement à l'intuition commune, les études empiriques démontrent que la période optimale d'intervention se situe généralement 3 à 5 jours après l'annonce initiale, lorsque la volatilité excessive s'est dissipée mais que l'ajustement complet des prix n'est pas encore achevé. Cette fenêtre temporelle offre un compromis optimal entre clarté informationnelle et valorisation attractive.
Les publications de données économiques fondamentales comme l'emploi, l'inflation ou la croissance créent également des opportunités chronologiques spécifiques. L'analyse de régression démontre que les surprises significatives par rapport aux attentes consensuelles provoquent un ajustement des prix qui s'étend sur plusieurs jours, avec une courbe d'impact caractéristique. La première réaction est souvent excessive et émotionnelle, suivie d'une correction partielle, puis d'une tendance plus durable reflétant l'intégration graduelle de la nouvelle information. Positionner ses interventions à des points spécifiques de cette séquence permet d'exploiter ces inefficiences temporelles.
Moments stratégiques d'entrée post-correction marchés actions
Les corrections de marché créent des fenêtres d'opportunité particulièrement attractives pour l'investisseur patient et préparé. L'analyse historique révèle que ces épisodes suivent généralement une chronologie identifiable qui permet d'optimiser les points d'entrée pour maximiser le rendement tout en minimisant le risque résiduel. La clé réside dans la capacité à distinguer les corrections temporaires des retournements de tendance plus durables.
La règle des trois phases offre un cadre opérationnel pour identifier les moments stratégiques d'intervention post-correction. La première phase se caractérise par une liquidation désordonnée et une volatilité extrême, rendant l'intervention prématurée malgré des valorisations apparemment attractives. La deuxième phase présente une stabilisation initiale avec des tests répétés des niveaux de support, créant une opportunité tactique pour des positions d'exploration. La troisième phase, marquée par une compression de la volatilité et une amélioration des indicateurs de momentum, signale généralement le moment optimal pour un déploiement plus substantiel de capital.
Les indicateurs de capitulation représentent des signaux particulièrement fiables pour identifier les opportunités post-correction. Une confluence de facteurs comme un ratio put/call supérieur à 1,2, un VIX dépassant sa moyenne mobile à 200 jours de plus de 50%, et un indicateur Arms (TRIN) supérieur à 3 signale généralement un pessimisme excessif. Les données historiques montrent que les investissements réalisés dans les 10 jours suivant une telle configuration ont produit des rendements moyens de 12,3% sur les six mois suivants, avec un taux de succès de 78%.